Bon voilà, l’hiver est mort, les arbres
fleurissent, les coccinelles réapparaissent, les terrasses ne désemplissent pas
et les températures explosent ! La période estivale est arrivée si
rapidement que je n’ai même pas vu passer le printemps. Alors que faire d’autre
un dimanche matin ensoleillé que d’aller dépoussiérer ses chaussons d’escalade
en falaise. On était vraiment tranquille : la nature, les arbres et le
vrombissement des voitures passant sur l’autoroute en contrebas. Vers 13 heures
tout change, avec l’arrivée régulière de grappes de 2, 3 grimpeurs. On a
rapidement compris que l’après-midi allait être moins reposante… Très vite des
moulinettes sont posées sur de nombreuses voies et une foule impatiente
s’acharne sur le biotope au pied de la falaise. Pas besoin d’avoir fait
Saint-Cyr pour reconnaître une sortie du l’OeAV local (des cafistes autrichiens).
C’est là que Florian propose une petite sortie en voile sur le lac de Constance
pour retrouver un peu de calme. La bonne idée que voilà !
Florian, Mr. Boot (c'est marqué dessus)
C’est comme ça que je me retrouve deux
heures plus tard avec ma chérie et Florian sur un petit sloop de 24 pieds en
train de sortir de la rade du port de Fußach. On s’engage dans le chenal en
direction du lac. Le ronronnement du moteur est rassurant, mais un fort vent du
latéral oblige tout de même de surveiller attentivement la dérive du bateau.
Mais bon, comme on est toujours protégé par un petit cap, c’est pas dramatique.
La sortie du chenal marque aussi l’entrée dans le lac à proprement parlé, et
bien entendu c’est aussi ici qu’on coupe le moteur pour monter et border les
voiles.
L’allure est d’abord un peu cahotante, puis on prend doucement de la
gîte et notre vitesse se stabilise. C’est assez grisant, assis côté
tribord, perché à plus d’un mètre cinquante de la surface du lac pendant l’eau
effleure le côté bâbord, faut bien s’accrocher ! L’allure est bonne et la
rive opposée se rapproche, occasion mise à profit pour effectuer notre première
manœuvre d’empennage. La répartition des rôles est assez simple : Florian à la
barre (c’est bien le seul d’entre nous qui saches naviguer), ma chérie à la
grand-voile et moi au foc.
Mumu à la grand-voile Oui, c'est celle-là !
La manœuvre n’est pas très compliquée, enfin en
théorie, suffit de tirer sur la bonne corde, au bon moment, et d’éviter de se
prendre la bôme du grand mât dans la figure. Au commandement du capitaine on
s’exécute du mieux de notre possible et ….alléluia…le voilier à changer sa
course et nous voilà parti vent arrière, à fond les manettes !
On prend gentiment la direction du retour
quand un drôle de grondement nous parvient de l’arrière du bateau. Juste après
on aperçoit une épave, en fait une sorte d’amas de bois qui s’éloigne par
l’arrière. Le premier moment d’inquiétude passée et l’allure du voilier étant
toujours la même, on se dit que c’est pas grave. Au bout d’un moment ce petit
contre temps est même rapidement oublié. C’est justement à ce moment-là qu’un second
déchirement se fait entendre et voilà que l’arrière du voilier dérape et nous partons
pour une sorte de tête à queue maritime. C’est dans ce genre de situation qu’on
est heureux d’être avec quelqu’un qui sait comment réagir. Dès que le voilier a
commencé à partir en glissade, Florian a libéré les voiles de sorte à dissiper l'énergie emmagasinée. On bouchonne à présent docilement sur le
lac. Derrière nous flotte notre gouvernail.
Oups.....
on a perdu un truc !
Pas de chance, personne n'a pourtant fait d'erreur ou parlé de lapin, mais le retour au port vient d’être
reporté à plus tard. Les choses s'organisent pourtant vite, affaler le foc et la grand-voile, puis récupérer le gouvernail perdu.
Après il faut encore s’occuper de notre sauvetage, ben oui ! Le temps de passer un coup de
fil à un ami et dix minutes plus tard le voilà qui arrive en hors-bord. Un bout de corde attachée autour du mas, l’autre accroché au hors-bord et en route pour
rejoindre le port.
Une fois rentré sain et sauf, le bateau
amarré et nous désaltérés, on s’est tout de même penché sur notre avarie. Après un rapide examen, on voit
très bien que le gouvernail s’est brisé au niveau des ferrures de fixation. Le
point faible de l’ensemble est sans équivoque les vis d’assemblage, peut-être
un problème d’étanchéité…
Un dimanche bien rempli en tout cas !
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