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mardi 7 mai 2013

Qui a dit lapin ?


Bon voilà, l’hiver est mort, les arbres fleurissent, les coccinelles réapparaissent, les terrasses ne désemplissent pas et les températures explosent ! La période estivale est arrivée si rapidement que je n’ai même pas vu passer le printemps. Alors que faire d’autre un dimanche matin ensoleillé que d’aller dépoussiérer ses chaussons d’escalade en falaise. On était vraiment tranquille : la nature, les arbres et le vrombissement des voitures passant sur l’autoroute en contrebas. Vers 13 heures tout change, avec l’arrivée régulière de grappes de 2, 3 grimpeurs. On a rapidement compris que l’après-midi allait être moins reposante… Très vite des moulinettes sont posées sur de nombreuses voies et une foule impatiente s’acharne sur le biotope au pied de la falaise. Pas besoin d’avoir fait Saint-Cyr pour reconnaître une sortie du l’OeAV local (des cafistes autrichiens). C’est là que Florian propose une petite sortie en voile sur le lac de Constance pour retrouver un peu de calme. La bonne idée que voilà !

Florian, Mr. Boot (c'est marqué dessus)

C’est comme ça que je me retrouve deux heures plus tard avec ma chérie et Florian sur un petit sloop de 24 pieds en train de sortir de la rade du port de Fußach. On s’engage dans le chenal en direction du lac. Le ronronnement du moteur est rassurant, mais un fort vent du latéral oblige tout de même de surveiller attentivement la dérive du bateau. Mais bon, comme on est toujours protégé par un petit cap, c’est pas dramatique. La sortie du chenal marque aussi l’entrée dans le lac à proprement parlé, et bien entendu c’est aussi ici qu’on coupe le moteur pour monter et border les voiles.



L’allure est d’abord un peu cahotante, puis on prend doucement de la gîte et notre vitesse se stabilise. C’est assez grisant, assis côté tribord, perché à plus d’un mètre cinquante de la surface du lac pendant l’eau effleure le côté bâbord, faut bien s’accrocher ! L’allure est bonne et la rive opposée se rapproche, occasion mise à profit pour effectuer notre première manœuvre d’empennage. La répartition des rôles est assez simple : Florian à la barre (c’est bien le seul d’entre nous qui saches naviguer), ma chérie à la grand-voile et moi au foc.

                             Mumu à la grand-voile                                     Oui, c'est celle-là !

La manœuvre n’est pas très compliquée, enfin en théorie, suffit de tirer sur la bonne corde, au bon moment, et d’éviter de se prendre la bôme du grand mât dans la figure. Au commandement du capitaine on s’exécute du mieux de notre possible et ….alléluia…le voilier à changer sa course et nous voilà parti vent arrière, à fond les manettes !

On prend gentiment la direction du retour quand un drôle de grondement nous parvient de l’arrière du bateau. Juste après on aperçoit une épave, en fait une sorte d’amas de bois qui s’éloigne par l’arrière. Le premier moment d’inquiétude passée et l’allure du voilier étant toujours la même, on se dit que c’est pas grave. Au bout d’un moment ce petit contre temps est même rapidement oublié. C’est justement à ce moment-là qu’un second déchirement se fait entendre et voilà que l’arrière du voilier dérape et nous partons pour une sorte de tête à queue maritime. C’est dans ce genre de situation qu’on est heureux d’être avec quelqu’un qui sait comment réagir. Dès que le voilier a commencé à partir en glissade, Florian a libéré les voiles de sorte à dissiper l'énergie emmagasinée. On bouchonne à présent docilement sur le lac. Derrière nous flotte notre gouvernail.

                                                                        Oups.....

on a perdu un truc !

Pas de chance, personne n'a pourtant fait d'erreur ou parlé de lapin, mais le retour au port vient d’être reporté à plus tard. Les choses s'organisent pourtant vite, affaler le foc et la grand-voile, puis récupérer le gouvernail perdu. Après il faut encore s’occuper de notre sauvetage, ben oui ! Le temps de passer un coup de fil à un ami et dix minutes plus tard le voilà qui arrive en hors-bord. Un bout de corde attachée autour du mas, l’autre accroché au hors-bord et en route pour rejoindre le port.



Une fois rentré sain et sauf, le bateau amarré et nous désaltérés, on s’est tout de même penché sur  notre avarie. Après un rapide examen, on voit très bien que le gouvernail s’est brisé au niveau des ferrures de fixation. Le point faible de l’ensemble est sans équivoque les vis d’assemblage, peut-être un problème d’étanchéité…




Un dimanche bien rempli en tout cas !